Par Sylvain Berrios – Faut-il intervenir en Syrie ? Quel est l’intérêt stratégique de la France ? Dans quelles conditions cette intervention doit avoir lieu ? Quel objectif est recherché ? Quelles conséquences sur le Proche-Orient et notamment le Liban et Israël ? Toutes ces questions doivent trouver une réponse explicite et une adhésion claire du Parlement pour permettre de rassembler la nation à un instant clef, et probablement décisif, dans la situation du Proche-Orient et pouvoir conduire une action déterminée.

Par ailleurs, la maîtrise de l’arme nucléaire et la stratégie de dissuasion confère à la France un rôle militaire particulier; le retour de la France dans le commandement intégré de l’OTAN autorise des stratégies militaires européennes; la qualité de membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU permet à la France de jouir d’un rayonnement et d’un poids diplomatique exceptionnels.

Ces éléments forment le socle de notre souveraineté, de notre indépendance et de notre stratégie géopolitique. En s’affranchissant d’un accord préalable de l’ONU, en tournant le dos à ses partenaires européens pour se rallier aux États Unis, en subordonnant une décision d’intervention militaire française à un vote du Congrès américain, François Hollande remet en cause ce qui fonde notre rôle dans la diplomatie mondiale et européennes, notre indépendance militaire et notre souveraineté nationale. Ce changement de cap aura des conséquences durables et pèsera sur nos relations internationales, sur le plan militaire, diplomatique et économique.

C’est la raison pour laquelle un vote de confiance du Parlement au Gouvernement doit avoir lieu sur ce changement de politique fondamental pour l’indépendance, la souveraineté et la sécurité de la France.