Par Sylvain Berrios – L’obtention du permis de conduire est symbole d’indépendance, de plus d’autonomie, et surtout un outil indispensable pour trouver un emploi.
Or, le prix pour obtenir ce sésame peut être un repoussoir, 1 045 euros en moyenne sur le territoire national, ayant pour conséquence d’exclure de facto les jeunes aux revenus modestes. A l’heure où trouver un emploi n’est déjà pas chose facile, surtout pour les jeunes, mettre en place des mesures pour les aider à passer leur permis de conduire parait indispensable.
La bourse au permis de conduire mise en place à Saint-Maur-des-Fossés va dans ce sens. Une première commission d’attribution de cette bourse s’est déroulée à la fin de l’année 2015 permettant à quatre jeunes Saint-Mauriens de bénéficier d’une bourse de 1000 euros chacun pour les aider à financer leur permis de conduire. En échange de ce “coup de pouce”, les jeunes se sont engagés à réaliser un projet d’actions ou d’activités à caractère citoyen, solidaire ou social d’environ 80 heures, et à rencontrer régulièrement le service “Jeunesse” de la ville, chargé du suivi. Pour ces quatre jeunes Saint-Mauriens leurs projets ont pris la forme d’aide aux devoirs, ou encore de bénévolat auprès de l’association “Accueil, Famille, Cancer”.
Dans la continuité de l’action menée à Saint-Maur-des-Fossés, j’ai cosigné la proposition de loi d’Edouard Courtial qui vise à instaurer un pass permis citoyen. Le but de cette proposition est d’étendre au territoire national un dispositif similaire à celui mis en place à Saint-Maur-des-Fossés. Celui-ci permettrait à toute personne âgée de 18 ou 19 ans à son inscription, résidant en France depuis plus de 3 ans, souhaitant passer pour la première fois son permis de conduire de catégorie B, de demander une subvention de 600 euros en contrepartie d’une contribution de 70 heures au service d’une collectivité ou d’une association reconnue d’utilité publique. L’aide serait versée une fois la contribution citoyenne effectuée et après production de l’attestation de fin de mission par le bénéficiaire à une auto-école agrée, choisie par lui. Elle ne pourrait être cumulée avec une autre aide ayant le même objet. Le bénéficiaire disposerait d’un délai d’un an pour effectuer son action citoyenne qui pourra être fractionnée dans l’organisme d’accueil.