Par Sylvain BERRIOS – Quelques jours plus tôt, à la radio, sur un ton accusatoire, la Ministre du Logement, Emmanuelle Wargon (candidate aux régionales en Val-de-Marne) a exposé à la vindicte populaire les villes et maires qu’elle accuse « de ne pas vouloir de logements sociaux chez eux ».
Pourtant, si on regarde les villes sanctionnées, si on s’y promène, si on discute avec les habitants et les maires concernés, aucun n’a tourné le dos au logement social. Tous, en revanche, refusent de densifier massivement et sans délai leur commune.
À Saint-Maur, par exemple, qui peut dire que je n’ai pas engagé la rénovation et la réhabilitation des grands axes ? Combien de fois ai-je entendu mes opposants m’accuser de « bétonner » la ville et exiger que l’on cesse immédiatement de construire ? Certains ont même proposé de réduire la population de 10 000 habitants ! Aujourd’hui, ils applaudissent et soutiennent le gouvernement dans sa volonté de créer une Métropole du béton, à marche forcée, toujours plus dense, destructrice de la nature et du bien vivre. La pandémie n’aura donc servi à rien ? La Ministre et nos dirigeants n’ont donc retenu aucune leçon ? On meurt de s’empiler les uns sur les autres, nous avons besoin d’espace et de respirer !
Conformément à la loi, dans chaque immeuble de plus de 12 logements construit à Saint-Maur, j’ai intégré au minimum 30% de logements sociaux. Mais pour le gouvernement et ses soutiens en campagne, ce n’est pas assez ! Il faudrait 100% de logements sociaux dans toutes les nouvelles constructions. Ils souhaitent que nous construisions 9000 logements, 100% sociaux et que notre ville dépasse 100 000 habitants ! C’est le choix du gouvernement et des élus LREM de Saint-Maur. Les élus EELV et de gauche, eux, veulent que nous remplacions 9 000 logements de propriétaires par des logements sociaux, soit l’équivalent du Parc et du Vieux-Saint-Maur réunis. Tous proposent que nous définissions les quartiers où un droit de préemption renforcé serait instauré pour y installer systématiquement 100% de logements sociaux. Personne en revanche ne propose le financement des équipements scolaires, culturels et sportifs nécessaires à l’accueil de nouveaux habitants. Comment fait-on sans taxe d’habitation?
C’est déraisonnable. Une vraie folie.
Pour ma part je ne varierai pas.
Enfin, je regrette que Emmanuelle Wargon choisisse d’utiliser le logement social et la difficulté des plus fragiles pour lancer sa campagne régionale en Val-de-Marne. Au delà de l’abus manifeste de pouvoir, elle dessert la cause pour laquelle elle prétend s’engager.
Avec de nombreux maires, nous prendrons dans les jours qui viennent des initiatives pour défendre nos habitants, pour défendre nos communes, pour défendre le Val-de-Marne qui a déjà, par le passé, largement souffert de l’urbanisme torturé imposé par l’Etat.