• 19 avril 2024

ALUR : Le Gouvernement piétine les choix d’urbanisme des maires et des habitants


Berrios perchoirPar Sylvain Berrios
– Avec 196 parlementaires du groupe UMP, nous avons voté contre le projet de loi pour l’accès au logement et un urbanisme rénové déposé par le Gouvernement. Cette loi impose un dispositif visant à nationaliser la politique du logement, à contraindre les différents acteurs, et notamment les maires, à imposer une vision idéologique de l’urbanisme et du logement bâti sur le principe du tout logement social.

Aussi, j’ai déposé et défendu 20 amendements Berrios – ALUR en séance publique du 9 au 15 septembre 2013 et suis intervenu lors de la discussion générale (voir mon intervention) pour dénoncer les travers idéologiques de ce texte de loi qui cloue au pilori les propriétaires et les bailleurs. Ce projet de loi, comme tous les autres projets de loi depuis le début de ce quinquennat, oppose les Français les uns aux autres : il oppose les propriétaires et les locataires ; il oppose les maires et l’État ; il oppose les acteurs locaux et les structures de contrôle parapubliques.

Ce projet de loi n’est, ni plus ni moins, la promesse d’un bétonnage massif des zones urbaines denses, et notamment des zones pavillonnaires et la réification d’un interventionnisme d’État sans limite caractérisé par l’affirmation du principe du tout logement social, d’un collectivisme économique caractérisé par l’encadrement des loyers et la quasi suppression du droit d’expulsion, d’une complexité administrative symbolisée par les quelque 84 articles de cette loi, d’un financement incertain qui repose à nouveau sur la création de taxes, et surtout d’une défiance à l’égard des élus locaux, et notamment des maires, par l’introduction des plans locaux d’urbanisme intercommunaux. Après le texte de loi sur les métropoles, ce dernier finit de mettre sous tutelle les maires en leur ôtant tout pouvoir de décision sur la maîtrise de l’aménagement local de leurs territoires.

Par le passé, dans les années soixante, nous avons connu un État centralisateur, bétonneur, tentant d’aménager en urgence des territoires franciliens. Nous connaissons le résultat : un urbanisme torturé et déshumanisé, source de tous les maux de notre société urbaine. Malheureusement, les errements du Gouvernement pousse la France à conduire les mêmes erreurs que par le passé.

L’urbanisme est l’arbre de vie de nos villes et de nos quartiers, c’est un message adressé aux Français et aux générations futures sur le choix d’un cadre de vie collectif inspiré par l’histoire, la géographie des territoires, par la volonté des femmes et des hommes qui y vivent.

Ce projet de loi envoie le message d’une France centralisée, collectivisée et uniformisée. Ainsi, pour toutes ces raisons que je me suis opposé vivement à l’adoption de ce texte.

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